Peut-on tout mesurer ?
On peut scinder la chaîne de reproduction sonore en deux catégories de maillons :
- des maillons à deux dimensions : le temps et une variable (pression, tension,…) Ces maillons sont l’amplification, les conversions numériques, les traitements numériques ou analogiques, l’enceinte en champ libre ou salle anéchoïque, la perception au niveau du tympan…. En terme électronique, on parle d’un quadripole, qui se caractérise par sa fonction de transfert. Il est généralement assez facile de comparer la sortie avec l’entrée et de vérifier s’il y a dégradation ou pas. Par la mesure ou par des méthodes soustractives. Quand une transmission est “parfaite†à la mesure, elle l’est forcément pour l’oreille. Par contre si cette mesure montre des
imperfections, il peut être difficile de dire si le défaut est audible ou non. Un bon exemple est la réduction de débit (mpeg, dolby, aac, etc,) : la mesure montre un dégradation importante alors que la qualité perçue peut aller de médiocre à excellente. Et alors ce sont surtout les écoutes qui permettent d’améliorer ces codages. On compléte la mesure physique par une évaluation psycho-acoustique de la qualité. - des maillons à trois dimensions : prise de son, enceinte dans une pièce, perception au niveau de l’oreille externe. Ici, on a affaire à un champ sonore, les trois dimensions étant le temps, la pression sonore et la vélocité, qui représente la “direction†du son. En terme électronique, il s’agit d’un multipole. Dans l’état actuel des technologies, on essaye de plier un champ sonore en trois dimensions dans des tuyaux à deux dimensions : deux canaux, multicanal 5.1. De par cette réduction du nombre de canaux, il y a forcément dégradation et les mesures physiques deviennent insuffisantes, on en revient à une évaluation pschycho-acoustique.
Au final, les mesures “physiques†sont nécessaires et suffisantes pour tous les process linéaires : amplification, numériques, stockage, etc…
Par contre pour les aspects de réduction du nombre de canaux ou de débit (prise de son, réduction de débit, reproduction enceintes+salle), les mesures sont insuffisantes et une évaluation psychoacoustique est nécessaire.